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23 janvier 2010

Paroles d'arbre

Novembre_20092


[…] Quand on a connu de ces effervescences, le silence des oiseaux, l’hiver, a quelque chose d’effrayant. Le vide s’accroche, l’angoisse nous colle aux branches. On dirait de ces mères de famille nombreuse dont la marmaille s’est égaillée jusqu’au dernier et qui, le cœur serré, n’en finissent pas contre toute raison de faire et refaire le tour intérieur de la maison, d’ouvrir et de rouvrir chambres, armoires, commodes, placard à chaussures vides, tous vides, épouvantablement vides. Reviendra-t-il jamais des petits enfants ? Reviendra-t-il jamais l’oiseau prodigue ?

Ah ! le chagrin de l’arbre ! Il s’en faudra de peu que je ne sombre dans une dépression. Je resterai tout l’hiver, très agité, hurlant son nom, secouant mes branches comme des mèches folles, jusqu’à ce qu’un matin, un beau matin, le chant du coucou me délivre.

Michel Luneau, Paroles d’arbre


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